Le 27 novembre 2017
En cet automne sec, comme ces derniers mois, les végétaux sont encore en stress hydrique. Cette sécheresse laisse présager peu de précipitations d’ici la fin de l’année, il faut donc être vigilant sur l’entretien des sols. De plus, les différentes mesures de restriction d’eau sont encore d’actualité et celles concernant l’interdiction de brûler ont été prolongées jusqu’au 30 novembre, pour l’instant. Elles pourraient être prolongées encore si la situation persiste.
Le réchauffement climatique, facteur responsable ?
Cette situation, qui, on l’espère va demeurer exceptionnelle et non récurrente, peut être due à un impact du réchauffement climatique. Il est à noter que dans certaines régions du Var – et d’autres départements – le volume des précipitations est le plus faible jamais enregistré depuis que les services météorologiques relèvent ces données. Il se peut également que le phénomène soit cyclique, car en Méditerranée, on a pu observer que les années sèches succédaient à des années plus humides avec des fréquences approximatives de 3 à 5 ans chacune. Nous en sommes cette année à la troisième année de déficit hydrique (moins de 300 mm à ce jour). Même si certains arbres, arbustes et plantes méditerranéennes résistent plutôt bien, d’autres, notamment certaines essences locales comme le chêne-liège ou l’arbousier, d’un âge relativement avancé, en souffrent considérablement.
Par conséquent, il serait souhaitable de ne pas apporter aux végétaux un stress supplémentaire inutile qui ne ferait qu’aggraver la situation, comme des tailles sévères ou mutilations quelconques, des chocs thermiques ou des transplantations brutales… A contrario, sans modifier pleinement ni le climat, ni les conditions de culture, on peut les aider à supporter cette période qui s’éternise.
Une association végétal – champignon
Comme nous vous en avons parlé, environ 80% des végétaux vascularisés vivent en symbiose, au niveau de leurs racines, avec des champignons que l’on appelle des Mycorhizes. Certaines bactéries bénéfiques s’ajoutent même à l’association augmentant l’efficacité du procédé. Les champignons qui sont en fait de très longs et très fins filaments (mycélium) sont beaucoup plus longs et plus divisés que les racines des arbres. A noter que ce que l’on appelle des champignons – et dont certains sont comestibles et d’autres mortels – sont uniquement l’appareil reproducteur du réel champignon, qui lui vit sous terre la plupart du temps. Ces mycorhizes ont donc la capacité d’aller chercher de l’eau et des éléments minéraux solubles à des distances que les racines de l’arbre ne pourraient pas atteindre. Puis ils les ramènent rapidement jusqu’aux racines. En échange, l’arbre, qui grâce à la photosynthèse transforme ces éléments en sucres et protéines, nourrit à son tour le champignon mycorhizien.
Cette association, loin d’être unique dans le monde vivant, se passe aussi sous le sol de nos jardins. En favorisant les conditions de vie et la fertilité du sol et du sous-sol, on favorise également ces associations.
Comment entretenir cette association ?
La règle de base est évidemment de ne jamais laisser un sol nu, le couvrir de paillis organique, de compost ou éventuellement de paillis minéral. Puis, il faut conserver le peu d’humidité présent dans la terre, ce qui encouragera la prolifération de ces champignons indispensables. En évitant de retourner le sol, afin de ne pas en mélanger les différents horizons, on limitera la perte et la destruction de ces mycorhizes. Car c’est bien en nourrissant le sol, en le rendant vivant et fertile que les végétaux y trouveront eux-mêmes de quoi se sustenter.
Les jardiniers du Domaine du Rayol