Le 18 décembre 2018
De motifs en tâches colorées, la nature nous offre un spectacle saisissant… Les lumières douces de l’hiver dessinent les paysages du Jardin des Méditerranées, nous faisant voyager de tableau en tableau, soulignant chaque petit détail, révélant toutes les nuances…
Les floraisons australes se poursuivent…
Aux abords de la Pergola, les aloès projettent leurs chandelles orange vers le ciel et les Acacia podalyriifolia embaument l’air. C’est notre petit printemps ici en Méditerranée : pas une des parcelles n’est exsangue de floraisons.
Il y a même, au Chili méditerranéen, un gros puya qui n’a jamais fleuri, peut être un chilensis, mais pas sûr… Il a perdu le sens des saisons : sa hampe florale, comme une gigantesque asperge, s’élance vers le ciel. S’ouvrira-t-elle au cœur de l’hiver ?
Dans ces paysages à la gamme infinie de verts et aux touches colorées des fleurs, ce qui nous surprend et attire notre regard, c’est un arbre dans la parcelle d’Asie subtropicale, un petit arbre caduc, un sumac au feuillage flamboyant qui tarde à se dévêtir, pour notre plus grand plaisir.
Attention : travaux !
Une équipe de tournage de France 3 a profité de cette belle luminosité pour nous filmer sur quelques uns de nos différents chantiers. Sur le talus des aloès, nous avons planté sous le Dombeya tiliacea une belle et très fragile Portulacaria afra d’une quarantaine d’années, donnée par un agent du Conservatoire du littoral. Sur le chemin entre les Canaries et le Chili méditerranéen, nous avons fini par enlever les derniers pittosporums qui formaient une haie. Un peu plus loin, l’élagage du grand eucalyptus a commencé. Seul le bois mort sera enlevé.
Hors caméra, au milieu de la parcelle d’Australie, nous avons abattu deux autres eucalyptus afin de faire pénétrer plus de lumière sur une zone devant évoquer une clairière. Le magnifique houppier du pin parasol près de la Ferme a été nettoyé de son bois mort et une charpentière trop proche de la Galerie botanique a été enlevée.
Toutes les plantes ont profité de l’importante pluviométrie. Dans le luxuriant paysage d’Amérique subtropicale, un important chantier est en cours : désherbage, tailles, suppression de sujets trop envahissants, préparation de zones de plantations (entre autres de tibouchinas), ainsi que le dallage en micaschiste de quelques parties du chemin, pour que le visiteur puisse garder les pieds au sec !
Une autre partie du Jardin nécessite beaucoup de travail, c’est le vallon, où l’eau ne cesse de couler jusqu’à la mer depuis les dernières pluies. Du puits en Asie subtropicale au palmier Nikau du paysage de Nouvelle-Zélande, les ronces, rejets de lauriers, de figuiers ont envahi les berges, et les fougères-aigles ont séché. Petit à petit, nous dégageons les phormiums, alocasias et carex en prenant soin de déraciner systématiquement les ronces. Bientôt, on pourra de nouveau suivre le fil de l’eau du regard jusqu’à ce qu’il se perde au pied des fougères arborescentes…
Les jardiniers du Domaine du Rayol