Le 15 décembre 2020
En cette fin d’automne, les températures sont encore douces pour la saison, environ 5° à 8°C le matin, 14° à 18°C en journée avec le soleil, très présent. Nous n’avons reçu que peu de pluies, assez pour les plantes, mais peu pour le sol profond, qui reste encore sec.
Pour la deuxième fois cette année, le jardin se retrouve sans visiteurs. Cette absence laisse une impression étrange… Jusqu’à quand ? Nul ne le sait pour l’instant…
Début des travaux d’hiver
Les jardiniers mettent à profit cette période de tranquillité contrainte pour réaliser les gros travaux d’hiver : élagages, ouvertures, plantations.
La Californie évolue fortement. C’est un paysage difficile à évoquer. Nous avons rencontré quelques difficultés pour trouver la palette végétale adaptée à notre sol et nos conditions climatiques : après avoir retiré un peu de végétation indigène (et un Acacia), nous avons renforcé en sauges et en Eriogonum, avec quelques vivaces colorées comme les Romneya coulteri, les Tagetes lemmonii, et des arbustes Ceanothus, Calliandra californica et Fremontodendron mexicanum.
Dans les Canaries, coté paysage « laurisylve », nous avons agrandi la clairière de sous-bois, apporté des Arbutus x canariensis, et tapissé le sol de Geranium canariense et maderense : l’effet est bluffant ! Le haut de la parcelle était monopolisé par une grosse touffe de pistachiers lentisque : après ouverture, nous avons installé lavandes des Canaries et Aeoniums pour donner de la profondeur au paysage, et ainsi mettre en valeur les pins des Canaries qui deviennent intéressants.
En Australie, nous sommes essentiellement intervenus dans le paysage du mallee : ouverture en enlevant quelques plantes indigènes, suppression de quelques Acacias dépérissants, puis importante campagne de plantation, essentiellement des Acacias qui resteront des arbustes, et aussi quelques plantes tapissantes.
Nous allons aussi intervenir sur le paysage du Chili méditerranéen, en Nouvelle-Zélande et en Amérique subtropicale. Nous en reparlerons plus tard.
L’Australie et l’Afrique du Sud retrouvent des couleurs
Hakea laurina
En Australie, les Acacias commencent leur floraison : le plus spectaculaire actuellement est l’Acacia podalyriifolia, éclatant et très odorant. Il occupe le sous-bois des Eucalyptus, derrière la pergola. Il attire toutes les abeilles des alentours. C’est un vrombissement incessant dès que le soleil est là. Les Hakea laurina nous exposent leur étrange et magnifique floraison, et le Melaleuca quinquenervia (le Niaouli) exhibe sa superbe floraison blanche. L’Eucalyptus leucoxylon rosea présente ses fleurs rouges pendantes. Quelques pieds de Templetonia retusa illuminent le sous-bois.
En Afrique du Sud, c’est la pleine floraison pour plusieurs espèces de Protea. Sous la pergola, les Aloe arborescens commencent leur longue floraison spectaculaire, ainsi que le plus discret Aloe ciliaris sur la rocaille aride. Les bruyères sud-africaines continuent leur longue floraison.
La Californie est toute verte, seules les grosses touffes jaunes des Tagetes lemmonii ressortent dans le paysage. Elles sont accompagnées des Salvia spathacea.
En Amérique subtropicale, les énormes inflorescences jaunes du Telanthophora grandifolia se font remarquer, un séneçon taille XXL. Dans le vallon, les Chamaedora microspadix portent leur superbes infrutescences rouge pétant : ce petit palmier mexicain est aussi appelé palmier bambou ou palmier cerise…
L’impressionnante floraison du séneçon, près des nolines, dans le jardin d’Amérique aride
Aux Canaries, les Aeonium arborescens débutent leur exubérante floraison jaune. Les Ceropegia dichotoma sont beaucoup plus discrets avec leur floraison, jaune également, ainsi que la liane Periploca laevigata.
Alain Menseau
Chef jardinier au Domaine du Rayol
