Le 25 novembre 2019
Novembre, le massif des Maures fait le plein… Les pluies d’automne sont au rendez-vous et arrosent régulièrement le Domaine du Rayol : tout germe, tout pousse ! La terre brune a disparu sous des tapis d’oxalis et toutes les nuances de verts habillent le jardin avec, un peu partout, les tâches de couleurs vives des floraisons.
Pluies et douceur automnales font fleurir le jardin
Les protées de la parcelle d’Afrique du Sud fleurissent sans discontinuer, entourées des fleurs de quelques arbustes comme le Freylinia très odorant, des marguerites jaunes des Euryops, des petites étoiles bleues des Felicia, des tubes orangés-rouges des Erica, etc… Et partout, aux bordures du jardin, les délicates trompettes orangées des Tecoma capensis, ou Bignone du Cap, contrastent sur leur feuillage vert sombre.
Dans le paysage d’Amérique subtropicale, une large palette de couleurs anime aussi la parcelle : le jaune d’un bel Heliopsis, le rouge des lampions du Malvaviscus arboreus, le rose pâle d’un abutilon et des massifs de malvacées, les floraisons multicolores des Lantana. Et dominant tout le paysage, la hampe florale géante d’où pendent les clochettes blanches d’un Furcraea (photos ci-dessous).
En attendant l’explosion des glomérules jaunes des acacias d’Australie, on peut admirer l’abondante et étonnante floraison de l’Hakea laurina et encore quelques goupillons rouge vif des Callistemon.
La période des gros travaux a repris
La saison des plantations continue et, en même temps, celle des travaux d’amélioration des parcelles.
Nous avons commencé par le paysage des Canaries : deux Phoenix canariensis attaqués par les charançons ont été enlevés sur le haut de la parcelle. Nous en avons profité pour l’agrandir en enlevant des massifs d’arbustes du maquis qui créaient une barrière visuelle. Ainsi la profondeur gagnée met en lumière le magnifique Retama, qui se couvrira bientôt d’une abondante floraison blanche très parfumée, ainsi que les pins des Canaries. Euphorbes, Convolvulus, Nauplius, Asparagus, Echium, Aeonium, lavandes, Rumex ont été plantés. Plus bas, juste au-dessus de la mer, à l’ombre des arbousiers, dans ce paysage qui évoque une laurisylve, nous avons effectué là aussi un gros travail d’ouverture, accompagné de plantations de Sonchus, Canarina et renoncules.
Suite a une décision prise en comité technique, un espace au cœur de la parcelle d’Afrique du Sud va être métamorphosé : un gros pistachier lentisque a été enlevé, laissant une belle place pour agrandir le paysage qui évoque le fynbos, où vont pousser Leucadendron, immortelles et plusieurs restionacées. Par ailleurs, comme les années précédentes, nous avons semé une petite prairie de Dimorphoteca sinuata ou « Namaqualand daysie ».
Dans la parcelle de Californie, en même temps que d’autres plantations, nous avons également semé de grandes tâches d’Eschscholzia californica avec quelques Gilia leptantha, Leptosiphon et Papaver somniferum. Nous attendons impatiemment le printemps…
Les forts coups de vent des tempêtes automnales ont lancé prématurément la saison des élagages. En Australie, la tête d’un Eucalyptus polyanthemos s’est cassée, entraînant dans sa chute l’un de ses congénères. Et sur l’ancien verger, un énorme Eucalyptus botryoides s’est effondré de ses 20 mètres, sur l’herbe, sans causer d’autres dégâts.
Lors du dernier comité technique avec Gilles Clément, nous avons discuté des grandes orientations à prendre sur le devenir et la gestion du jardin. Le cas du gros Eucalyptus globulus, situé le long du chemin principal, a bien sûr été évoqué. Comme nous l’avait suggéré Gilles, des projets d’aménagements paysagers, et même de sculpture, lui ont été proposés, pour donner suite à l’abattage à venir de cet arbre emblématique.
De très belles calades, réalisées par Marine Medina, de l’entreprise de paysages Fredon, viennent améliorer et embellir les chemins qui sillonnent le jardin. La première a été réalisée en juin dernier dans la parcelle australienne. Et, au pied des marches de la grande perspective, du belvédère qui domine les fougères arborescentes de Nouvelle-Zélande jusqu’au pied des stipas, elle et son équipe viennent juste de terminer une nouvelle calade de 70 m2 en pierres de schiste. Outre le côté pratique – elle empêche le ravinement – cela ajoute une forte valeur esthétique aux chemins et met en valeur la végétation qui la borde. La prochaine calade est en cours de réalisation à l’entrée du Domaine, devant le portail, avec comme motif le chardon, emblème du Conservatoire du littoral, qui accueillera bientôt les visiteurs.
Voilà donc un mois bien animé au Jardin. C’est la saison des jardiniers qui redémarre, afin d’offrir un spectacle toujours plus beau !
Les jardiniers du Domaine du Rayol