The 2 August 2017
La danse de la pluie n’a rien donné. Pas un nuage, pas un orage, 170 mm d’eau depuis le début de l’année, c’est si peu… Le jardin a soif, c’est la troisième année consécutive de sécheresse.
Le travail des jardiniers
Les jardiniers tentent de trouver des astuces pour que l’eau s’infiltre profondément dans le sol, ce qui n’est pas si simple, car le schiste bien sec n’éponge pas et l’eau file en surface comme sur une roche.
Alors, ils remettent en forme des cuvettes autour des plantes en phase d’installation, les paillent et font quelques expériences, comme se servir d’une vieille souche creuse pour amener l’eau plus profondément…
Malgré la sécheresse, quelques chemins ont tendance à se refermer. Les plantes du maquis, comme le lentisque, qui semble être le champion pour la résistance à la chaleur et au sec, continuent de pousser. Les jardiniers rouvrent les passages pour faciliter la circulation du public, mais aussi pour créer d’agréables points de vue sur le cheminement.
Déambulation dans le jardin
Dans le paysage du Chili d’altitude, aux abords de la route, les jardiniers ont redessiné des fenêtres sur l’œuvre de Land Art de Cornelia KONRADS, le mur en pierre sèche.
Dans le paysage d’Amérique subtropicale, les garances, salsepareilles, asperges et clématites, elles non plus ne craignent pas l’été et ont envahi le massif très piquant de broméliacées. Le désherber n’est pas une mince affaire. Impossible d’y mettre les mains et c’est avec un sécateur monté sur une rallonge qu’ils ont pu en venir à bout.
Les Acacias karroo sont redevenus verts après avoir laissé à leurs pieds de beaux tapis jaunes.
Au bord des chemins, on peut entendre des petits claquements secs. Ce sont les inflorescences sèches des acanthes. Elles libèrent leurs graines en les projetant parfois à plusieurs mètres. Après les fleurs, les graines sont moins spectaculaires mais souvent très esthétiques et intéressantes, comme les gousses aux multiples formes des Acacias d’Australie, mais aussi celles des spectaculaires hampes florales des agaves. Dans le paysage d’Amérique aride, l’Agave attenuata ou Agave col de cygne continue de faire mûrir ses graines tandis que les inflorescences de trois agaves, toutes en graines noires, se détachent sur leur rosette devenue jaune. Et certaines sont encore en fleur. Même ici, les jardiniers arrosent les plantations du printemps.
A la pointe du Figuier, la vue sur la mer s’élargit petit à petit. Un pin d’Alep, en suspension au-dessus de la mer, s’est sérieusement affaissé. Les racines en tension ont commencé à sortir de terre et l’arbre menaçait d’emporter, avec sa chute, un bout de falaise… Les jardiniers l’ont prudemment débité, tronçon après tronçon, le laissant à la mer qui se chargera de rouler ce bois jusqu’à ce qu’on le retrouve, peut-être à des kilomètres de là, sur une plage.
Et aussi ?
En dehors des travaux, les jardiniers s’occupent d’autres événements qui animent l’été comme l’installation de la scène pour les concerts de musique classique qui ont lieu chaque lundi.
Jusqu’au 15 août, tous les lundis matins, ils disposent les chaises pour le concert du soir. Pour ajouter un peu de confort et éviter la poussière quand le vent se lève, ils ont placé sur toute l’esplanade du Domaine du Rayol, un grand tapis en coco.
Un département en vigilance
Lundi 24 et mardi 25 juillet dernier, ce fut la tempête de vent d’ouest avec des rafales à 90 km/h. La région est en vigilance pour risque d’incendie exceptionnel. Le département a perdu de magnifiques zones naturelles. Les jardiniers et toute l’équipe du Domaine sont restés sur le qui-vive.
Les jardiniers du Domaine du Rayol