Cette exposition restitue le travail photographique de Lucia Guanaes, artiste franco-brésilienne en résidence au cap Lardier en 2019 et 2020, à l’invitation du Parc national de Port-Cros.
Ce regard singulier s’inscrit dans le paysage et interroge la question de la mémoire, celui du massif forestier et des travaux de restauration après les incendies de juillet 2017.
Le projet Cap Phoenix est conçu en partenariat avec la commune de La Croix-Valmer et le Conservatoire du littoral avec le soutien financier de la Fondation Total et de la DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur sur le thème de la régénération du site. Il s’est enrichi de rencontres avec les agents du Parc national, les habitants de La Croix-Valmer, des scientifiques et les acteurs du territoire.
Un deuxième volet de cet ensemble photographique – intitulé (Re)générations au cap Lardier – est présenté à la Villa Turquoise de La Croix-Valmer du 17 octobre au 20 décembre 2020.
Lucia Guanaes est née à São Paulo. À 22 ans, elle quitte le Brésil pour s’installer en France.
Dès sa sortie de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, Lucia se dédie à la photographie. En 1983, elle crée avec son ami Marc Dumas, l’atelier de design graphique Tout pour Plaire, spécialisé dans la communication culturelle.
En 1986, elle retourne au Brésil après 10 ans d’absence et réalise Brasil-Brésil, parcours personnel en noir et blanc publié en 1989 aux Éditions Marval.
Entre 1996 et 1999, elle produit Au cœur de Bahia, vaste chronique sur la vie quotidienne d’un quartier populaire à Salvador de Bahia, projet distingué par le Grand prix Möbius International.
Toujours gardant un pied au Brésil, Lucia réalise ensuite Transfigurations, sur le phénomène du travestissement dans le carnaval de Bahia, Paranapiacaba sur le village du même nom, Frontières de la mer sur l’espace urbain dans les villes du littoral et Popular sur les différents visages de la culture populaire brésilienne.
En 2013, elle publie avec Marc Dumas le livre São Paulo de toutes les ombres qui réunit des images prises de la fenêtre de 11 hôtels de la métropole pendant 24 heures non-stop.
En 2018, à l’occasion du 50e anniversaire du MASP (Musée d’Art de São Paulo), elle reçoit carte blanche pour réaliser la série Limiares (Lisières) qui aborde les frontières entre l’art (le musée) et la rue.
En 2019, son travail de recherche l’amène sur l’île de Port-Cros, au Vallon de la solitude. Les mégas-feux qui ont meurtri l’Amazonie ont constitué le point de départ de ce nouveau travail en forêt, au cap Lardier, où pour la première fois la figure humaine n’est pas directement présente dans l’image, mais uniquement suggérée par les traces de son action laissées dans la forêt. Elle souhaite apporter une vision imaginaire et onirique de la forêt, où les arbres brûlés deviennent « des ancêtres ».
L’exposition au Domaine du Rayol, Lucia Guanaes l’a pensée en deux temps : « Le premier vise à restituer l’image de la forêt blessée, les traces de l’incendie. Le second, à mettre en évidence à la fois l’extraordinaire résilience de la nature, mais aussi l’action de l’homme pour la protéger, la rendre accessible au public, et l’accompagner dans son processus de régénération. Le projet intègre un travail de mémoire et de sensibilisation auprès des acteurs locaux. »
À découvrir au Domaine du Rayol du 26 septembre au 29 novembre 2020, cette exposition s’accompagne d’une publication de la revue Semaine, édition Immédiats (Arles) en vente à La Librairie des Jardiniers.
Vernissage samedi 26 septembre 2020 à 11h en présence de l’artiste, dans le cadre de Gondwana, la Fête des Plantes méditerranéennes.
Pour en savoir plus : www.luciaguanaes.com