Le 26 juillet 2022
Acetabularia acetabulum (L.) P.C.Silva 1952: 255
Polyphysaceae Kützing, 1843
L’acétabulaire est une algue verte, principalement méditerranéenne, qui vit sur les rochers ensoleillés à faible profondeur. Originale par sa forme en ombrelle, faisant penser à un champignon, cette espèce a la particularité de donner son nom à un habitat (cf. La Rivière et al., 2021). Sur terre comme en mer, les organismes se réunissent pour former des communautés, des groupes écologiquement liés. Il en va plus classiquement, à l’air libre cette fois, d’associations rassemblant par exemple la bruyère arborescente et l’arbousier (Erico arboreae-Arbutetum unedonis Molinier 1937) ou de la formation à genêts à feuilles de lin, accompagnée de chênes-lièges (Querco suberis-Genistetum linifoliae R.J. Loisel 1971). Au Domaine du Rayol, ces regroupements sont visibles aux alentours de la pointe du Figuier notamment.
Fait commun à toutes les espèces d’Ombrelles de mer, la plante du mois est composée d’une seule cellule. Son chapeau creux et lisse, plus ou moins vert, est bien caractéristique du genre. Il mesure environ 1 cm de diamètre. Cette partie est supportée par une sorte de tige mesurant près de 5 cm. C’est cet ensemble qui forme la partie reproductrice qui disparaîtra à la fin de l’été. Le reste de l’année, l’espèce se résumera à sa simple expression puisqu’une cellule quasi-invisible subsistera sur les rochers submergés du Domaine, pour donner l’année d’après ces petits parasols.
Le Domaine du Rayol, propriété du Conservatoire du littoral, gère et conserve une Aire Marine Protégée (AMP) de 14 hectares depuis 2009. En lien avec le Parc national de Port-Cros, cet espace est valorisé en particulier par des visites en palmes, masque et tuba du « sentier marin ». Ces sorties subaquatiques sont conduites par des moniteurs de plongée du Domaine, durant lesquelles il vous sera tout à fait possible d’observer cette curieuse plante durant l’été.
Ce bien nommé « 11e jardin » n’avait jamais fait l’objet d’un recensement lié aux algues. Bien que largement parlant, rappelons que le terme d’algue est lui-même ambigu puisqu’il fait en réalité appel à des groupes d’espèces aussi différents qu’une algue verte et un baobab.
Ce travail d’échantillonnage et de valorisation de données scientifiques est effectué dans le cadre du projet de Master 2 Gestion de l’environnement de Paulin PASCAL qui vise, entre autres, à former des professionnels du management des projets environnementaux. Ainsi, l’ensemble des données pourraient permettre, à terme, de revoir par exemple la scénographie de la Maison de la Plage.
Jérémy TRITZ
Responsable scientifique, botaniste au Domaine du Rayol
Paulin PASCAL
Master 2 Gestion de l’environnement ; service civique pédagogie