Le 15 mars 2024
Noms vernaculaires : Loropétale de Chine en français ou fringe flower, chinese fringe flower en anglais.
Nom scientifique : Loropetalum chinense (R. Br.) Oliv., Trans. Linn. Soc. London 23(4): 459. 1862.
Nom de famille “conservé” : Hamamelidaceae R.Br. First published in Narr. Journey China 374. 1818 [15 Aug 1818] (1818) nom. cons.
Il serait bien trop simple de n’évoquer que les Méditerranées au Jardin des Méditerranées. Véritable application des brassages floristiques à l’épreuve du temps, le Domaine du Rayol accueille aussi bien des plantes liées à des influences tropicales, comme en Amérique (Un sénéçon pas comme les autres), que des plantes plus désertiques, comme au Mexique en particulier (L’agave filifera). Une fois n’est pas coutume, découvrons cette fois une espèce de l’Asie subtropicale, plus exactement du sud de la Chine à Taïwan jusqu’au Japon (fig. 1).
Le terme couramment utilisé en français pour désigner notre « Plante du mois », le ‘loropétale de Chine’, provient de la francisation du nom botanique Loropetalum. Ce dernier, proposé par le botaniste britannique Daniel Oliver en 1862, représente l’appellation latine officielle du genre (cf. BHL, 2024). Il est formé de deux mots grecs, lōrum signifiant ‘courroie ou lanière’, et pĕtălum, ‘lame ou feuille’ (Gafiot, 2016), en référence à la forme allongée des pétales (fig.2).
L’épithète spécifique ‘chinense‘ évoque logiquement la Chine, toujours en latin. Actuellement, le genre ne compte que quatre espèces selon ‘Flora of China’ du Missouri Botanical Garden, dont plusieurs ont été décrites ces dernières années.
Cet arbuste, avec ses délicates et abondantes fleurs blanches (var. chinense), qui attirent l’admiration en de nombreux endroits du Domaine, est situé près des bambous sous la terrasse du restaurant. Il a été décrit pour la première fois en 1818 sous le nom d’Hamamelis par le botaniste écossais Robert Brown (1773-1858), selon les informations d’IPNI en 2024. C’est ce même nom – Hamamelis – qui a donné la famille, les Hamamélidacées, en français. Nous retrouvons d’ailleurs dans le même ouvrage (Transactions of the Linnean Society of London) (BHL, 2024), aussi bien la première description du genre que cette même famille.
En France, nous trouvons en ornement relativement peu de plantes connues dans cette famille, à l’exception peut-être des Parrotia, également appelés arbres de fer.
Le loropétale de Chine est naturellement présent dans les forêts subtropicales d’Asie, notamment en altitude vers 1 000 mètres, où il peut être observée dans des situations plus ou moins ombragées, comme au Domaine du Rayol. En raison de ses feuilles vertes persistantes et de ses fleurs attrayantes, le loropétale de Chine est largement utilisé dans les aménagements paysagers. Il est souvent planté comme arbuste ornemental isolé, en massifs ou en haies, pour ajouter de la couleur et de l’intérêt visuel aux jardins au printemps (fig. 3).
Il existe dans l’aire d’origine de l’espèce une variété naturelle de Loropetalum à fleurs rouges (la var. rubrum Yieh). Cependant, dans les parcs et jardins, vous rencontrerez plus régulièrement des individus liés à des formes commerciales tels que les cultivars : ‘Burgundy’, ‘Chang Nian Hong’, ‘Ming Dynasty’, ‘Fire Dance’ (RHS, 2024).
Bonnes observations, bonne découverte !
Jérémy TRITZ
Responsable scientifique, botaniste au Domaine du Rayol