Le 13 mars 2025
Nom vernaculaire : pas de nom(s) vernaculaire(s) en français. « Granite Petrophile » en anglais.
Nom scientifique : Petrophile biloba R. Br., Suppl. Prodr. Fl. Nov. Holl. 7. 1830.
Famille : Proteaceae Juss., Gen. Pl.: 78. 1789.
Vous le savez peut-être, mais en botanique comme en zoologie, les êtres vivants sont classés selon leurs liens de parenté. En les observant, chacun peut percevoir des différences et des similitudes, indépendamment des tailles ou des couleurs. Une pâquerette et un tournesol, un haricot et un trèfle, par exemple. Toutes ces informations forment des critères qui permettent de comprendre et d’identifier ce que l’on voit. Ces variations – souvent confirmées par des analyses moléculaires modernes – permettent d’explorer des paysages où les espèces sont liées à une histoire évolutive qui se compose souvent en millions d’années. Rien n’est apparu tel qu’on le voit aujourd’hui. Cette primitive vision, créationniste, malheureusement encore défendue en 2025, ne saurait expliquer rationnellement l’évolution des espèces et donc des paysages. Nul besoin alors de citer Jean-Baptiste Lamarck (1744-1829), Charles Darwin (1809-1882), Alfred Russel Wallace (1823-1913), George Ledyard Stebbins (1906-2000), Ernst Mayr (1904-2005), Armen Takhtajan (1910-2009), Arthur Cronquist (1919-1992), Stephen Jay Gould (1941-2002), Richard Dawkins ou encore Mark William Chase, nous semble-t-il.
Depuis 1989, le Domaine du Rayol cultive les Méditerranées grâce au Conservatoire du littoral et au projet de Gilles Clément. Convergence de climats du monde entier, on retrouve ici des plantes de tous les continents sous l’influence du climat méditerranéen et de son soleil d’azur. En cette mi-mars, l’événement de printemps au Domaine du Rayol, Printania, est justement l’occasion de mettre les floraisons de mars à l’honneur ainsi que le climat méditerranéen.
Photo 1. Petrophile biloba en place depuis plusieurs années dans la parcelle dédiée aux paysages d’Australie au Domaine du Rayol. © Tao Ramsa, mars 2025.
Partons alors au cœur du paysage australien au Domaine, où fleurit actuellement le Petrophile biloba. Cette plante, liée à une famille de 76 genres (Powo, 2025) apparue il y plusieurs dizaines de millions d’années et dont le nom est celui des Protéacées. Puisqu’un chiffre seul apporte peu, mentionnons que la terre à 4,5 milliards d’années, la vie 3,5 et le Domaine du Rayol 36 ans ! Ces douces perspectives printanières fleurissent à la parcelle d’Australie, où ce mois-ci, Petrophile biloba en sera le roi. Cette plante originale est décrite en 1830 par Robert Brown (1773-1858), un prolifique botaniste écossais associé à quelques 3172 appellations de plantes (Tropicos, 2025). À cette époque, l’Australie s’appelait encore la Nouvelle Hollande et cette plante était totalement inconnue en Europe.
Figure 1. Le rond rouge représente la répartition indigène de la Plante du mois en Australie, Petrophile biloba. Données : Atlas of living Australia, 2025.
Encore peu cultivée hors de son habitat d’origine en Australie, Petrophile biloba mérite pourtant une attention particulière. Adaptée aux conditions arides, elle prospère sur des sols bien drainés et résiste remarquablement bien à la sécheresse. Dans un contexte de changement climatique, où l’eau devient une ressource précieuse, elle représente donc un atout intéressant pour les jardins secs. Sa floraison élégante en fait une plante ornementale et originale, pertinente pour structurer un fond de massifs ou en sujet isolé comme au Domaine.. Un trésor botanique qui pourrait bien trouver sa place dans les paysages méditerranéens de demain.
Vous la trouverez dans la parcelle australienne, après les mimosas, sur votre droite en partant de la parcelle de Californie.
A bon observateur !
Jérémy TRITZ
Botaniste au Domaine du Rayol
