Le 15 décembre 2022
Nom vernaculaire : Puya de Bolivie
Nom scientifique : Puya boliviensis Baker, Handb. Bromel.: 126. 1889.
Famille : Bromeliaceae Juss., 1789
Le genre Puya rassemble 228 espèces selon l’Encyclopaedia of Bromeliads Version 4 (Gouda et al., 2018) et 257 selon The World Checklist of Vascular Plants (WCVP, 2021) diffusées par le site Global Biodiversity Information Facility (GBIF, 2022). Elles sont réparties le long de la côte pacifique sud-américaine du Costa Rica au Chili en passant par l’Argentine. La plus forte proportion croit en altitude le long de la chaîne des Andes (Jabaily et al., 2012), (Fig. 2). Les caractéristiques morphologiques ayant permis de définir le groupe des Puya ont été décrites et publiées en 1782 par le naturaliste hispano-chilien Giovanni Ignazio Molina (1740-1829).
Figure 1 : Fleurons du Puya de Bolivie planté en 2013.
© Domaine du Rayol, Basile Raphel, novembre 2020.
Figure 2. Répartition du genre Puya le long de la côte pacifique en Amérique du Sud
selon les 12 211 occurrences publiées par le site GBIF en décembre 2022.
Le spécimen lié à la description officielle de notre « Plante du mois » (Fig. 3) a été récolté pour la première fois par le botaniste français Charles Gaudichaud-Beaupré (1789-1854) lors de son voyage autour du monde de 1836 à 1837 à bord de bateau La Bonite. Ce n’est que 50 ans plus tard, en 1889, que le botaniste britannique John Gilbert Baker (1834-1920) en publie l’espèce dans sa monographie dédiée à la riche famille des Broméliacées (Handbook of the Bromeliaceae) grâce à la définition suivante :
« P. BOLIVIENSIS Baker. — Leaves rigid, ensiform, a foot long, fin broad at the base of the blade, armed with large distant marginal spines. Inflorescence an ample panicle with racemose branches, the end one a foot long, the side ones shorter ; rachises and bracts floccose ; pedicels erecto-patent, in long ; flower-bracts lanceolate. Sepals lanceolate, an inch long. Petals twisted, twice as long as the sepals. Capsule globose, loculicidal, shorter than the calyx.
Hab. Andes of Bolivia; Cobija, Gaudichaud ! (Herb. Par.) ».
Figure 3. Spécimen de référence (Holotype) de Puya boliviensis Baker
récolté en juillet 1836 à Antofagasta (actuel Chili) par Charles Gaudichaud-Beaupré.
Cette image a été digitalisée par le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris. Collection, Plantes vasculaires (P) : MNHN-P-P02088658.
Plusieurs espèces à fleurs jaunes peuvent être confondues : Puya gilmartiniae G.S. Varad. & A.R. Flores, Puya chilensis Molina et le récemment découvert en 2017, Puya hoxeyi Janeba.
Le Puya de Bolivie, comme plus de quatre cents autres espèces de plantes, est endémique de la région d’Antofagasta et de celle d’Atacama, toutes deux situées au nord du Chili (Zizka et al., 2013). Endémique veut dire que cette plante ne pousse qu’à aucun autre endroit sur la planète. Dans la nature, elle est rare et considérée comme « En danger d’extinction », (Zizka et al., 2009) ou « Vulnérable » selon l’Inventaire national chilien actuel.
Malgré l’évocateur épithète boliviensis, notre « Plante du mois » ne pousse pas en Bolivie. Il en va cette fois de l’évolution des frontières administratives, lorsque cette partie du Monde appartenait à la Bolivie, jusqu’en 1904.
La vocation – comme toutes les autres parcelles du Domaine du Rayol – est principalement de montrer des plantes esthétiques et originales à travers l’évocation des paysages originels dans lesquels elles évoluent, (Fig. 4, A et B, Fig. 5).
Figure 4. Évolution d’un paysage sur 20 ans.
(A) Juillet 2002. Cette photo a été prise 6 ans après les premières plantations. © Domaine du Rayol.
(B) Juillet 2022. © Domaine du Rayol, Basile Raphel.
Figure 5. « Lande à Puya » de nuit au Domaine du Rayol. © Domaine du Rayol, Nicolas Mouny, été 2020.
À l’heure où sapins et houx sont à l’honneur, venez découvrir la floraison hivernale de notre Puya de Bolivie et son exotique inflorescence de plus d’1 mètre de haut !
À bon observateur !
Jérémy TRITZ
Responsable scientifique, botaniste au Domaine du Rayol
Basile RAPHEL
Jardinier au Domaine du Rayol