La plante du mois : Variation autour d’un eucalyptus

La plante du mois : Variation autour d’un eucalyptus

Le 24 mai 2024

Noms vernaculaires : « Marlock de la côte » en français (traduit de « coast marlock » en anglais). Le terme « Marlock », signifie une catégorie d’arbres de « petite taille, au port dressé et au tronc très fin » (Euclid, 2024).
Nom scientifique : Eucalyptus conferruminata D.J. Carr & S.G.M. Carr, Austral. J. Bot. 28(5-6): 535. 1980.
Nom de la famille : Myrtaceae Juss., 1789.

Célébrons en ce joli mois de mai une plante appartenant au genre des eucalyptus. Ces arbres et arbustes sont réputés difficiles à identifier, surtout quand la littérature en recense près de 900 espèces distinctes (934 espèces et sous-espèces exactement, selon le site EUCLID Eucalypts of Australia, 2024). Paradoxalement, le genre des Eucalyptus est connu de tous, que ce soit pour les koalas ou pour leur huile essentielle. Les eucalyptus sont presque une caractéristique déterminante des paysages de l’Australie. Ils dominent les zones à pluviométrie élevée du pays et sont peu représentés dans les régions les plus arides. Le Domaine du Rayol en abrite plusieurs espèces, dont certains spécimens immenses (E. globulus Labill.) datent d’un siècle environ. Rappelons qu’il n’existe aucune espèce du genre dans la flore spontanée de Méditerranée. Le genre entier est endémique d’Australie avec quelques espèces plus au nord en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Indonésie principalement.

Notre plante du mois est Eucalyptus conferruminata. Elle est située dans la partie plus ou moins boisée à l’est du Domaine, voisine de la parcelle dédiée à des plantes plus succulentes liées à l’Amérique aride. Notre spécimen, d’environ 4 mètres de haut, est endémique du sud-ouest de l’Australie. Son écorce est lisse, ses feuilles sont vertes, brillantes et allongées. Les boutons fusionnés et réunis en ombelle (inflorescence composée d’axes secondaires partant d’un même point) sont une caractéristique majeure, donnant des fleurs verdâtres puis des fruits tout à fait singuliers, sortes d’amas de bois, visibles des chemins, (figure 1).

Eucalyptus conferruminata

A.

Eucalyptus conferruminata

B.

Eucalyptus conferruminata

C.

Figure 1. A et B. Inflorescence en ombelle d’Eucalyptus conferruminata dans la parcelle australienne. C. Infrutescence. © Jérémy Tritz, mai 2024.

Il existe une espèce très proche morphologiquement, Eucalyptus lehmannii (Schauer) Benth., plus connue car distribuée et donc plantée sous cette appellation dans les jardins. La différence majeure permettant de distinguer les deux espèces réside dans la taille des opercules en forme de corne, ceux de l’Eucalyptus lehmannii étant plus longs que ceux de l’Eucalyptus conferruminata (<5 fois plus longs que larges, EUCLID, 2024), (figure 2). Dans de nombreux jardins, cette différence ténue a occulté la vraie nature de l’Eucalyptus conferruminata au profit de Eucalyptus lehmannii.

Part d'herbier Eucalyptus conferruminata 20221025_8.Figure 2. Part d’herbier 20221025_8. © Jérémy Tritz, mai 2024.

À bon observateur !

Jérémy TRITZ
Responsable scientifique, botaniste au Domaine du Rayol

Bibliographie :
EUCLID Eucalypts of Australia Edition 4, 2024. Internet based, hosted by the Identic Pty Ltd, Brisbane.)
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