Le 28 avril 2017
En ce milieu de printemps, tous les végétaux sont repartis en croissance et avec eux, la plupart des insectes se sont « réveillés ». Si nombre d’entre eux sont utiles et bénéfiques pour le jardin, il en existe une catégorie qui sont la hantise des jardiniers : ce sont les insectes piqueurs-suceurs.
Les particularités des insectes piqueurs-suceurs
Cette catégorie d’insecte regroupe un très grand nombre d’espèces dont les plus connues sont : les pucerons, les cochenilles, les acariens, les aleurodes, les psylles, les thrips…et d’autres encore. Leur particularité est de se nourrir de la sève des végétaux en piquant les feuilles ou les jeunes rameaux. Puis en aspirant la sève (d’où leur nom), lorsqu’ils sont à l’état larvaire ou même adultes.
Les conséquences pour les plantes sont nombreuses et néfastes. Cela peut entraîner l’apparition d’un champignon noir appelé « fumagine ». Mais aussi, l’apparition de certaines maladies et un dépérissement complet du végétal attaqué, selon l’importance de l’attaque.
L’intervention
Cependant, avant d’intervenir, il est toujours souhaitable d’observer l’ampleur du phénomène. S’il s’agit seulement de quelques pucerons disséminés çà et là, les laisser permet à de nombreux autres auxiliaires comme les coccinelles, les chrysopes, les syrphes et certaines punaises prédatrices de se nourrir et de se reproduire. Certains oiseaux, comme les mésanges, vont également se nourrir de certains pucerons et d’autres petits insectes. Malgré cela, au regard de leur capacité à se reproduire très rapidement, surtout en fonction des températures, leur invasion peut être assez rapide.
Les solutions préventives
Pour éviter ce genre de problème, il existe quelques solutions préventives que vous pouvez mettre en œuvre.
- La première est de ne pas trop nourrir les plantes, notamment avec des engrais riches en azote car ces derniers vont favoriser la pousse rapide de jeunes feuilles et de rameaux tendres, privilégiés par ces insectes.
- La seconde est de pulvériser régulièrement des purins de plantes (ortie par exemple) qui vont renforcer les végétaux traités et rendre leurs tissus plus résistants aux piqûres.
- La troisième est de constater l’état général de la plante attaquée. En effet, les individus soumis au stress ou cultivés dans de mauvaises conditions seront beaucoup plus sujets aux insectes ravageurs qu’un végétal en parfaite santé.
Enfin, toujours en observant minutieusement vos végétaux, vous pourrez constater que parfois, ce sont des fourmis qui amènent et entretiennent des colonies de pucerons et de cochenilles afin d’en collecter le miellat (leurs déjections). Dans ce cas, une perturbation de la colonie de fourmis peut suffire à réduire l’infestation. En mettant du marc de café au pied de la plante, ou si la plante est en pot, en déplaçant celui-ci régulièrement…Au bout de quelque temps, la colonie de fourmis déménagera.
Mais, si malgré toutes ces attentions et traitements préventifs, le problème persiste, il faut alors intervenir de manière un petit peu plus « brutale ». Tout d’abord, afin d’enlever le plus gros de l’infestation, vous pouvez donner une bonne douche au tuyau d’arrosage sous pression. Ce qui fera tomber au sol la plupart des adultes. Veillez à bien passer sous les feuilles car les acariens, par exemple, piquent en général sur la face inférieure du feuillage.
Autre solution, toujours les purins de plantes. Prenez du purin de fougère dilué à 20% plus de l’extrait d’ail à 5% et vous aurez un effet sur la plupart des pucerons. Pour les cochenilles, plus difficiles à éradiquer, vous pouvez, pour un litre d’eau de pluie, ajouter 20% de purin de fougère, 5% de vinaigre blanc, une cuillerée à café d’alcool à brûler et une cuillerée à café de savon noir. Une fois la solution obtenue bien mélangée, vous traitez l’ensemble du feuillage, à 1 heure d’intervalle et ce, pendant trois jours. A ce terme, vous devriez être débarrassés des cochenilles.
Enfin, les pulvérisations de savon noir dilué dans de l’eau ont en général un bon effet sur les insectes les plus petits. Ceci toujours à la condition de pulvériser deux fois dans un laps de temps assez réduit et de recommencer le traitement deux ou trois jours d’affilé.
Il existe également dans le commerce de nombreuses préparations utilisables en agricultures biologiques qui peuvent également faire l’affaire dont une particulièrement efficace à base d’huile essentielle d’orange douce. Attention toutefois car ces produits ne sont pas sélectifs et risquent de détruire également la faune auxiliaire comme les abeilles. Afin d’éviter au maximum le risque de « dommages collatéraux », nous vous conseillons de traiter tôt le matin ou tard le soir, quand les insectes butineurs sont absents.
Les jardiniers du Domaine du Rayol