Le 4 juillet 2018
Nous l’attendions ! Avec plus ou moins d’empressement, mais c’était inéluctable ! Nous ne pouvons y échapper, l’été est arrivé !
Au-delà d’une date l’officialisant, c’est bel et bien l’arrivée de longues journées qui s’annonce. De longues journées durant lesquelles pas un nuage ne vient briser la monotonie de ce ciel azur. De longues journées durant lesquelles pas un nuage n’ose faire de l’ombre au maître de cérémonie. De longues journées à la fin desquelles, dans un excès de colère, un groupement de nuages s’enhardit à laisser pleuvoir quelques gouttes dans de terribles grondements.
L’heure est venue de faucher les herbes sèches…
Depuis une dizaine de jours, la strate herbacée est révélatrice de la bascule qui s’opère vers la période sèche.
Certaines graminées, les chardons (Galactites spp.), les chrysanthèmes des moissons et d’autres ont entièrement séché et les graines se sont d’ores et déjà ressemées. Nous allons pouvoir, dans un souci d’esthétique du jardin, commencer à faucher pour ensuite se préparer à l’arrosage des jeunes plants.
Ce qui sera fauché pourra être laissé à même le sol, en guise de paillis, lui évitant ainsi d’être complètement nu face aux rayons d’un soleil redoublant d’intensité au fil des jours.
… et de remettre en état les cuvettes
La préparation de l’arrosage manuel se fait par un état des lieux préalable, visant à la fonctionnalité des cuvettes (petit bassin permettant de retenir l’eau au pied de la plante), créées lors de la plantation des jeunes plants. Après le passage de l’hiver et du printemps, il est parfois nécessaire de réhabiliter celles ayant été endommagées. La cuvette doit être suffisamment large afin qu’elle puisse contenir un litrage d’eau important (30 litres d’eau en moyenne pour un sujet moyen).
La cuvette est un moyen approprié pour un arrosage optimisé.
L’eau contenue par la cuvette va prendre le temps de s’infiltrer dans le sol pour aller en profondeur, les racines vont alors devoir faire l’effort (effort bénéfique) d’aller elles aussi en profondeur. Cet arrosage va éviter que la plante ne développe uniquement son système racinaire en surface, qui sera bien entendu extrêmement plus fragile.
Ce système racinaire de surface sera favorisé par un arrosage au goutte à goutte, qui va créer une dépendance. La plante n’ayant pas eu à développer un système racinaire en profondeur, elle ne deviendra probablement jamais autonome, sa survie étant garantie par le bon fonctionnement du programmateur et d’une absence de fuite dans les tuyaux.
L’arrosage au goutte à goutte sera par contre, très bien adapté à l’arrosage des plantes en pots, en jardinières, un parterre d’annuelles ou encore pour un potager. Les végétaux ne devant pas assurer leur pérennité par un système racinaire fort et bien ancré.
Toutefois, pour des questions pratiques, il peut être nécessaire d’avoir recours au goutte à goutte. Dans ce cas, afin de reproduire le même schéma qu’avec la cuvette, optez pour des tuyaux enterrés et programmez la fréquence de vos arrosages en misant sur une longue durée et en réduisant la récurrence (2h30 une fois par semaine par exemple). Il est inutile de régler son goutte à goutte 30 minutes tous les jours !
Il semble plus louable pour un jardinier d’observer le bon développement de ses végétaux et d’essayer de les préparer, au mieux, à devenir autonome par le biais d’un arrosage manuel, que de s’attarder au contrôle permanent d’un système d’arrosage à plusieurs circuits… Complexe !
Charles Guerlain, jardinier au Domaine du Rayol