Le Domaine du Rayol est bien plus qu’un simple jardin… C’est tout un concept, créé par Gilles Clément, jardinier et paysagiste français.
Partez à la découverte de l’esprit intrinsèque du Jardin des Méditerranées.
Le climat méditerranéen
Le climat méditerranéen se caractérise par des étés chauds et secs et des hivers doux et pluvieux. Les régions présentant ces caractéristiques sont situées sur les côtes ouest des continents, entre environ 30 et 45 degrés au nord et au sud de l’équateur.
Les biomes méditerranéens se caractérisent par une communauté d’espèces végétales et animales qui leur est spécifique. Tous ces biomes sont contraints de faire face aux contraintes écologiques qui leur sont communes : les grandes sécheresses estivales, le passage régulier des incendies, une pluviométrie qui peut être très irrégulière, des sols souvent très pauvres et les pressions du pâturage intensif.
Gilles Clément
Gilles Clément, son concepteur, a fait évoluer ce paysage en y faisant entrer d’autres paysages venant. Aux plantes qui poussent déjà ici, son idée est d’ajouter des paysages aux caractéristiques similaires au climat méditerranéen, mais qui s’en différencient principalement par les précipitations. Climats avec des tempêtes estivales comme l’Amérique subtropicale, l’Asie subtropicale et la Nouvelle-Zélande, et climats plus secs comme les zones arides d’Amérique.
Le Jardin des Méditerranées a été conçu selon les trois grands concepts de Gilles Clément :
- Le jardin planétaire : Il y a 3 raisons de considérer la planète Terre comme un jardin :
– L’homme traite toute terre comme s’il s’agissait de son propre jardin ;
– on assiste à une fécondation croisée à l’échelle planétaire, à l’image d’un jardin qui produit l’essentiel de ses récoltes à partir d’espèces venues d’ailleurs ;
– la superficie de la planète est limitée et ses ressources biologiques ne sont pas inépuisables. - Le jardin en mouvement : inspiré des friches, il s’agit d’accompagner et de guider les plantes pour qu’elles grandissent en douceur, selon leur comportement naturel. Le jardinier entretient un équilibre esthétique et biologique pour atteindre la plus grande diversité possible. La flore redessine constamment le jardin. Vous savez quand un jardin commence, mais vous ne savez pas quand il se termine, ni même s’il se termine un jour. Le jardin est en constante évolution.
- Le tiers-paysage : somme de toutes les terres en friche ou en réserve, y compris d’innombrables espaces indéfinis, situés en marge dans des recoins oubliés où l’homme et ses machines ne vont jamais. C’est un espace hétérogène qui sert de refuge à la diversité chassée partout ailleurs. C’est une source de biodiversité pour le jardinier, un arrangement mutuellement bénéfique.
- L”’homme symbiotique” : la vie est inventive dans l’espace clos de la biosphère. La finitude spatiale et biologique nous amène à considérer un autre modèle d’usage de l’espace : chercher à exploiter la nature sans la détruire. Remplacer l’énergie que nous puisons dans l’environnement devient tout un mode de vie. Le projet politique idéal de l’homme jardinier répond aux questions posées par la finitude spatiale : le recyclage, les ressources énergétiques, la démographie et l’art de vivre.
Le Jardin des Méditerranées vous fait voyager à travers des paysages inspirés des régions du monde aux climats méditerranéens. Ces régions sont : le sud-ouest et le sud de l’Australie, le sud-ouest de l’Afrique du Sud, le centre du Chili, la région côtière de Californie et le bassin méditerranéen (des îles Canaries au nord de l’Iran). La biodiversité des régions méditerranéennes est remarquable. En effet, seulement 5 % de la surface de la planète contient 50 000 plantes vasculaires, soit environ 20 % de toutes les plantes connues.
Terre de nature et d’esprit
Cette approche paysagère implique que les plantes ne soient pas labellisées, de manière à privilégier les milieux naturels des régions représentées. La nature de ce projet est ce qui rend ce site unique.
En tant que tels, ces jardins, « terres de nature et d’esprit », ne sont pas vraiment un jardin botanique mais plutôt une succession de jardins environnementaux dans lesquels les paysages de chaque région constituent une seule mosaïque. Chacune est directement inspirée de paysages naturels, photographiés par les premiers jardiniers du Domaine partis en mission de reconnaissance sur le terrain.
Contrairement à la majorité des jardins, créés dans le but d'obtenir une image planifiée (esquissée), les jardins du Domaine du Rayol évoluent continuellement dans un état d'anticipation constant. Comme si la recherche, en tant que principe actif, devait toujours primer sur l’arrangement. Comme si la pédagogie qui y est inévitablement associée devait primer sur la simple décoration et les balades tranquilles. - Gilles Clément, ‘Une école buissonnière’