Le 20 mars 2018
La neige nous a surpris le 26 février dernier. Elle a très vite fondu sur le bord de mer mais pas sur les hauteurs du massif des Maures. Le lendemain matin, dans le jardin, elle avait disparu. Seules les rosettes des Aeoniums dans le paysage des Canaries emprisonnaient un peu de glace que nous avons enlevée afin d’éviter qu’elle ne brûle les feuilles délicates. La particularité des succulentes est de stocker l’eau dans leur feuillage, leur tige ou leurs racines. Elles sont, par conséquent, très sensibles au gel.
Les oiseaux commencent à faire leur nid
Comme si la fonte de la neige et le soleil réapparu marquaient pour de bon l’arrivée des beaux jours, le jardin s’est brusquement rempli de chants d’oiseaux. Le mauvais temps les avait coupés dans leur élan. Il faut maintenant qu’ils chantent avec force et virtuosité pour éloigner les rivaux de leur territoire et attirer de nouvelles partenaires. Certains, comme le troglodyte mignon, s’activent déjà à la construction de plusieurs nids que les femelles pourront choisir…
Dans notre zone technique, en prévision de la construction d’une serre, nous avons enlevé une grande haie d’éléagnus qui surplombait la pépinière de production, avant que les oiseaux ne nichent sous son couvert. Et, bonne nouvelle : notre permis de construire vient d’être accepté, les travaux devraient bientôt commencer…
Restructuration du talus des aloès
Nous aussi profitons d’une fenêtre de beau temps pour entamer un chantier délicat dans le paysage d’Afrique du Sud. Nous restructurons le talus des aloès : une pente raide où s’accrochent ces derniers, accompagnés de Crassulacées, Aizoacées et Melianthus. L’érosion a abîmé cette rocaille. Les pierres roulent sous les pieds rendant presque impossible son entretien. Nous avons commencé par désherber et enlever toutes les pierres, puis raclé la terre en créant quelques marches, agrafé un géotextile qui limitera les adventices, pitonné à l’aide de fers à béton de grosses pierres qui serviront d’appui aux autres, tout en évitant d’abîmer les très cassantes feuilles des aloès.
Déjà plus de pluie que sur toute l’année 2017 !
68 mm de pluie ont interrompu notre chantier. Le cumul depuis le début de l’année 2018 est de 392 mm alors qu’il n’est tombé que 314 mm durant toute l’année 2017 ! Ce qui nous donne l’espoir d’un été moins dur pour les plantes.
L’oxalis en a bien profité. Ses feuilles qui ressemblent à du trèfle et ses jolies fleurs jaunes qui s’ouvrent et se ferment en fonction de l’ensoleillement plaisent beaucoup, mais elles sont très envahissantes. Nous avons dû commencer le désherbage pour dégager et mettre en valeur les plantes australiennes.
Dans le paysage de Nouvelle-Zélande, nous avons fait nos dernières plantations dans le vallon près des palmiers Nikau.
Pour qui ne connaît le jardin que l’été, le spectacle est étonnant : tout un réseau d’écoulement de l’eau le traverse jusqu’à la mer, formant ruisseaux et cascades qui restent alimentés longtemps après la pluie. Le terrain est une véritable éponge. Et plus haut, c’est tout le massif des Maures qui laisse échapper de jolies cascades blanches sur de gros blocs de schiste brun, entourés parfois d’euphorbes arborescentes aux fleurs vert pomme. On pourrait se croire sous les tropiques !
Premières floraisons printanières
Au jardin, les floraisons du printemps envahissent les paysages. Celles des aloès se suivent en fonction des nombreuses espèces et font le bonheur des fauvettes, qui viennent boire leur nectar après celui des chasmanthes. Toujours dans le paysage d’Afrique du Sud, à côté des impressionnantes fleurs des protées, s’étale une jolie prairie de Dimorphotheca sinuata semées en novembre et entourée d’autres espèces blanches au cœur bleu… Une évocation du Namaqualand, un désert d’Afrique du Sud qui se couvre de fleurs après les premières pluies.
Avant que l’érytrine, ou arbre corail, ne prenne le relais, le Retama monosperma dont la floraison blanche, pour une raison inconnue, a bien un mois de retard, se retrouve être la star du moment…
Les jardiniers du Domaine du Rayol