Le 29 juin 2017
Le voilà ! Bien avant le 21 juin 2017, l’été était déjà arrivé sur les côtes méditerranéennes…
En ce moment au jardin, pas de pluies, de fortes chaleurs, et les floraisons précoces du printemps se sont rapidement terminées. La pluviométrie est si faible – moins de 200 mm depuis le début de l’année – que les jardiniers sont passés à deux arrosages par semaine, au lieu d’un, ceci afin d’accompagner les jeunes plantations, et ce jusqu’à trois ans.
La saison sèche
Le jardin a basculé dans la saison sèche. Les paysages de Californie, d’Australie, du Chili d’altitude, où l’on avait pratiqué un désherbage sélectif pour profiter de la palette colorée des plantes sauvages, ont changé si vite que les jardiniers se sont hâtés de faucher afin d’en rendre plus claire leur lecture. Ils ont bien sûr pris le soin de vérifier la maturité des graines pour que, l’année prochaine, le spectacle soit encore au rendez-vous.
Au verger, seules les ombelles blanches des carottes sauvages forment une grande tâche fleurie au milieu des herbes blondes. Il va falloir choisir un dessin de fauche qui valorisera les différentes terrasses. Mais en dehors des sentiers battus, plus loin dans le maquis côtier, sous les barbes de Jupiter, on profitera, tout l’été, du charme discret du Lagure ovale appelé communément « queue de lièvre ». Il est accompagné par la Grande Brize ou « grande amourette ». L’aspect duveteux de l’un allant si bien avec le graphisme aérien de l’autre.
Balade et floraisons au gré des paysages
Dans le paysage d’Australie, les jardiniers coupent déjà les grandes hampes florales d’Acanthes pour ne pas se laisser trop envahir. Quelques Melaleuca fleurissent encore : Melaleuca nesophila au port buissonnant arbore de délicats pompons roses. Ceux du Melaleuca hamata, petits, légers et d’un jaune très pâle, nous font penser aux glomérules des mimosas. En parlant de glomérules, ceux de l’Acacia karroo, en pleine floraison, sont bien différents des mimosas que nous connaissons en hiver. Ses grosses boules jaune or sont très odorantes et sont entourées de piquants.
Quel contraste quand on passe devant le paysage du Chili d’altitude. Cette année, les floraisons se sont succédé en grand nombre. Les énormes et sculpturales hampes florales des Puyas, parfois sèches aujourd’hui, se mélangent avec les nouvelles aux couleurs si rares, passant du jaune-vert au bleu profond. Elles se bousculent au-dessus de leur feuillage gris-argenté.
Dans le paysage d’Amérique aride, c’est le Yucca rostrata qui anime le ciel, avec sa longue silhouette surmontée d’une touffe de feuillage qui semble cracher un nuage de fleurs blanches. Il semble un peu seul parmi quelques fleurs d’agaves, si hautes et élancées qu’on peut ne pas les remarquer. Les Dasylirion, eux aussi, lancent leurs « plumeaux » très haut. Des fleurs, des couleurs et des formes, il y en a encore !
Profiter de l’ombre en été
C’est le moment de profiter de l’ombre des chemins, d’admirer aussi les palmes des palmiers qui se croisent et s’entrelacent, créant des jeux d’ombre et de lumière. Dans le paysage de Nouvelle-Zélande et dans le paysage d’Amérique subtropicale, grâce à un arrosage automatique surveillé et optimisé par les jardiniers, on trouve encore une végétation luxuriante qui nous fait oublier les cigales. On peut aussi retrouver des Broméliacées roses et un grand arbre élégant couvert de belles fleurs jaunes : le Tipuana tipu.
La villa Rayolet
Plus loin vers la mer, au cœur du maquis, on aperçoit la façade ocre jaune de la villa Rayolet.
L’extérieur et la structure ont été entièrement rénovés. Le 5 juillet, ce sera l’inauguration. Le chantier enfin libéré, les jardiniers ont entrepris la remise en forme du jardin d’ornement de la villa, laissé quelque temps à l’abandon. Après les tailles des abords de la route qui mène à la villa, il a fallu redonner leurs formes aux Teucrium échevelés, aux haies de Myrte, couper les Coronilles qui envahissaient les massifs, nettoyer le Zoysia, tailler les vieux Feijoa, et même abattre quelques chênes pour retrouver la vue sur la mer, préparer les jardinières pour les futures plantations. Un grand chantier pour retrouver l’esprit architectural de ce jardin de style art déco et remettre cette œuvre notoire de l’architecte Guillaume Tronchet, répertoriée à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, au cœur de son écrin de verdure.
Les jardiniers du Domaine du Rayol