En ce moment au Jardin : l’été continue

En ce moment au Jardin : l’été continue

Le 30 août 2017

Sous le soleil d’août, le jardin a soif… Les nuages s’étirent parfois au-dessus de sa tête. Puis ils s’estompent et disparaissent. Les jardiniers sont toujours au chevet des plantes les plus fragiles avec quelques arrosages parcimonieux. Des sangliers ont réussi à se faufiler. La terre qu’ils remuent, à la recherche de quelques bulbes, permet à l’eau de mieux s’infiltrer jusqu’aux racines des plantes. Malheureusement, ils n’en font qu’à leur tête, et pour quelques cuvettes exploitables, c’est un labour sauvage qui donne beaucoup de travail aux jardiniers. Ces derniers ont démonté la scène, ont rangé les chaises et le matériel après le dernier concert de la saison. Et sur ce bel écran, Lula Pena, chanteuse lisboète, seule avec sa guitare, a emporté le public sur une vague de « saudade », dans un voyage au cœur du fado, mais pas que…


Déambulation dans le Jardin

Fleurs de cactus

Fleurs de cactus

Quelques floraisons aux airs de petits feux d’artifices animent encore le jardin. Dans la parcelle d’Amérique aride, les fleurs des cactus cierges sont spectaculaires, mais éphémères, les coussins de belle-mère ou cactus oursin se sont parés de nouvelles épines toutes blanches qui leur donnent une allure presque douce… Dans le paysage d’Amérique subtropicale, on profitera plus longuement de la floraison en cascade du palmier Syagrus romanzoffiana. Plus discret, le rose pâle des fleurs de Malvacées, l’orangé des lantanas, des sesbanias et le rouge un peu passé de l’érythrine Crista-galli se détachent maintenant sur le vert-vif du kikuyu, fraîchement tondu.

Les massifs autour ont, eux aussi, été nettoyés et la parcelle toujours luxuriante a retrouvé son dessin. A quelques mètres de là, le grand Araucaria bidwillii a laissé tomber quatre énormes cônes ou strobiles qui mettent deux ans pour arriver à maturité et peuvent peser jusqu’à trois kg ! Dans le paysage d’Afrique du Sud, la silhouette de grande graminée d’un restio s’est couverte de nombreux épis cuivrés. Il n’y a plus de fleurs en Australie, mais les Eucalyptus perdent de grands lambeaux d’écorces, dévoilant des troncs lisses à l’aspect presque nacré, chamarré et parfois tout blanc. Sur quelques individus, ces écorces, presque entièrement décollées, restent autour du tronc lui donnant un aspect étrange…

Sesbanias

Sesbanias


Un prolongement de la visite terrestre avec le Jardin marin

Le jardin du Domaine ne s’arrête pas au bord de la mer. Quand on s’aventure à la pointe du Figuier, cette limite visuelle que nous donne l’eau ; qui paraît si nette par temps gris ou très mouvante par vent fort ; s’efface par temps calme et ensoleillé. Quand la mer devient cristalline et nous laisse deviner les premiers reliefs d’une vallée engloutie, on l’appelle le onzième jardin.
Il n’y a pas de jardiniers pour cette parcelle. Elle ne demande pas d’entretien, juste du soin et de l’attention afin de la préserver. Trois guides-plongeurs emmènent encore jusqu’au 10 septembre, les visiteurs à la découverte des prairies de posidonies, ou herbiers, surplombés par des reliefs rocheux. C’est un paysage de Méditerranée habité par tout un écosystème fascinant. Ils expliquent le rôle que joue cette herbe pour la faune marine, mais pas seulement… Elle fournit aussi de l’oxygène, est fixatrice des fonds en atténuant les phénomènes de houles, mais aussi des plages en limitant l’érosion, offrant le gîte et le couvert pour toute une faune, une vraie nurserie ! Cette année, la posidonie n’a pas fleuri, les conditions n’étant pas réunies.


Le Domaine du Rayol présent au Cap Taillat pour le nettoyage après l’incendie

L'équipe du Domaine et les bénévoles au Cap Taillat

L’équipe du Domaine et les bénévoles au Cap Taillat

Une partie de l’équipe du Domaine est allée aider les gardes du littoral et les bénévoles en participant à un grand nettoyage au Cap Taillat, où l’incendie du 24 juillet a fait réapparaître des décharges sauvages. Ils en ont profité pour observer un mois après, les prémices d’un redémarrage de la végétation et le comportement des espèces invasives. Pour le figuier de barbarie, on voit déjà beaucoup de petites raquettes de quelques centimètres, mais pas de reprise visible pour les griffes de sorcière. Par contre, ils ont été heureux de constater que les pistachiers lentisques émettaient de belles pousses…