Retour sur 2016, une année extrêmement sèche

Retour sur 2016, une année extrêmement sèche

Le 10 avril 2017

Avec un total de 398 mm de précipitation, l’année 2016 a été extrêmement sèche. A 6 mm d’écart près, il s’agit de la deuxième année la plus sèche enregistrée au Domaine du Rayol depuis 1985. C’est dans ce contexte de sécheresse, qui dure depuis deux ans, que s’est déroulée l’année jardinière au Domaine du Rayol.


Sécheresse : L’impact sur le Jardin

Le Jardin de Californie au PrintempsDans le Jardin des Canaries, la création du cheminement pour les personnes à mobilité réduite a été mise à profit pour planter des vipérines, différentes espèces d’Aeoniums, une liane Periploca et diverses plantes du Malpais très résistantes à la sécheresse.

Dans le Jardin de Californie, si le paysage de steppe aride fonctionne de mieux en mieux, sur le haut de la parcelle, la sécheresse a éliminé quelques arbustes, essentiellement des Ceanothes, et quelques petits palmiers. Malgré tout, les floraisons d’annuelles ont été magnifiques, grâce au semis récurent des Eschscholtzia californicum, et un contrôle régulier des germinations.

La sécheresse a impacté tout le haut du Jardin d’Australie. Deux petits eucalyptus, quelques Acacia, Casuarina et Melaleuca ont séché. La collection d’Acacia a ainsi vu en 10 ans sa diversité fortement diminuée. Il a donc été fait le choix de replanter 15 espèces nouvelles (prises chez le pépiniériste spécialiste Cavatore).

Depuis l’ouverture effectuée sous les Acacia caven, le paysage d’espinal du Jardin du Chili de bord de mer devient de plus en plus lisible. La haie de Pittosporum tobira a été durement touchée par la sécheresse : quelques pieds ont séché. Ils ont été remplacés par des arbustes chiliens.


L’évolution des paysages

L’ouverture de la grande perspective est maintenue activement. Dans le vallon, deux gros pieds de Pittosporum en arbre qui cachaient les fougères ont été enlevés ainsi que l’Archontophoenix cunninghamiana qui bloquait la perspective.

Le Jardin d’Amérique subtropicale a été épuré de quelques plantes indigènes, pour mieux valoriser les palmiers Syagrus et Butia. Le paysage de nolines Pied d’éléphant (Nolina recurvata) a été densifié par la plantation de quatre beaux sujets offerts par un jeune couple mécène.

La limite entre le Jardin d’Afrique du Sud et le Jardin d’Australie a été redessinée pour dégager la Pergola. Ainsi, trois gros eucalyptus ont été enlevés. Dans la zone du Fynbos, quelques protées ont souffert de la sécheresse. Les sèches sont enlevées, et quelques pieds de Pteronias, de Pelargonium, d’Eriocephalus, de Proteacées, et des restios ont été replantés.

Le Jardin d’Asie subtropicale englobe plusieurs petits secteurs qui constituent autant de paysages aux ambiances ombragées. Tout d’abord, la forêt de bambous qui nécessite un nettoyage régulier, puis la zone du puits avec ses lianes (ficus, glycine), les sous-bois à Nandina, la clairière au Ginkgo, enfin, la clairière de l’origine du monde avec son jeune camphrier Cinnamonum camphora, produisant l’huile essentielle de Ravintsara.

Dans le Jardin de Nouvelle-Zélande, la  »Prairie de carex » apprécie la sécheresse : les stipas se sont bien développés. Le vallon des fougères a été éclairci. Depuis l’éclaircissage du bosquet de Rhopalostylis, deux gros Phoenix canariensis (attaqués par le charançon), qui dominaient le paysage, ont été enlevés. Un Agatis australis de 6 mètres, issu d’une graine de Tane Mahuta, le plus vieux kauri vivant, a été planté à la place.

Le verger est toujours maintenu en gestion de fauche en mouvement. Depuis le passage au cultivateur attelé derrière le tracteur, la richesse floristique en dicotylédones s’est améliorée.

Dans le Jardin d’Amérique aride, comme chaque année, un nettoyage vigoureux a été effectué pour enlever les plantes sèches. Pour préparer l’avenir, une vaste campagne de plantation a eu lieu : 8 Yucca rostrata, 6 Dasylirion serratifollium, 5 Agave attenuata et 5 Echinocactus grusonii (les coussins de belle-mère) sont venus renforcer ce paysage steppique.

Dans le Jardin du Chili d’altitude, suite à la sécheresse, le dernier gros Acacia dealbata est mort naturellement et a été enlevé. Au sud de la parcelle, la plantation d’Alstroemeres est poursuivie : c’est l’hybride ‘’Henri’’ qui est choisi. Très rustiques et résistants, près de 400 pieds ont déjà été plantés.

Au sein du jardin méditerranéen, le secteur de la pointe du figuier continue d’être travaillé en génie écologique pour privilégier les semis naturels de barbe de Jupiter et d’euphorbes arborescentes. Des plantations limitées sont réalisées sur des secteurs choisis avec quelques pieds de Genista linifolia et de Matthiola incana pour renforcer les populations indigènes.


Nouveauté 2016

Enfin, ouverts au public, le sentier botanique et la collection des cistes offrent un nouveau parcours pour le public, dans un secteur resté sauvage. Un petit belvédère équipé de son banc offre une vue surprenante sur le village du Rayol-Canadel et les collines. La collection de cistes CCVS est toujours suivie avec attention par un jardinier-botaniste.

Olivier ARNAUD
Directeur du Domaine du Rayol